31 mars 2011

Le Président

Question à 100 piastre: qui est le président de la Confédération suisse? Allez, un petit effort! Je paie une bière à celui qui me donne la bonne réponse (la bière sera de marque Prix garantie, n'en déplaise au gagnant).

Rien de plus facile, dites-vous, et quel idiot ce Boris, dites-vous aussi, quand on ne doit que faire une recherche de google pour trouver cette réponse élémentaire. Ah! 1-0 pour moi, parce qu'il se trouve que le monde entier ignore qui est le président, incluant même les Suisses. Pour ceux qui croient que Internet fournit des réponses à tout, il se pourrait que ce qui suit ébranle votre ridicule croyance: l'indifférence qu'éprouve le monde à savoir qui est le président suisse se transpose également sur Internet.

Le (la) président (e) de la Confédération suisse est:

Pascal Couchepin, selon google (rien n'est plus drôle que les ratés du web sémantique);
Doris Leurhard, selon le site de la CIA (ce sont ceux qui conseillent Barack?);
Micheline Calmy-Rey, selon Wikipedia... qui serait mis à jour avec plus ou moins de rigueur, selon les langues [source].

La confusion vient en fait de la tradition confédérale de la Suisse: l'essentiel des pouvoirs étant alloués aux cantons, le rôle l'état central est bien moindre que dans la plupart des états. Le pouvoir exécutif est assuré par le Conseil fédéral suisse, composé de sept conseillers parmi lesquels est élu le président de la Confédération par l'Assemblée fédérale (législatif). La nature helvétique prompte aux compromis entre les différentes nations qui composent leur pays a donc donné naissance à cette curiosité politique, hybride entre le système présidentiel (France) et le système parlementaire (Royaume-Uni), le système directorial :

- Bien qu'élu, il est d'une extrême rareté qu'un membre du Conseil fédéral soit battu aux élections (cela s'est produit quatre fois entre 1848 et 2007. Ces cas sont recensés sur Wiki);
- Le Conseil fonctionnant sur le principe de collégialité (décisions prises par tous), le président n'a strictement aucun pouvoir supplémentaire que les six autres membres. En fait, son rôle existe essentiellement pour les besoins de représentation à l'étranger et de diplomatie;
- Incidemment, on pratique la présidence tournante parmi les sept membres du Conseil pour une durée d'un an : La Suisse change donc de président à tous les ans!

***

Ah, oui, c'est Wikipedia qui a raison (tant pis pour la bière), comme en témoigne la source gouvernementale. CIA fail.

28 mars 2011

Montée du Salève

Quelques photos de notre montée à pied du Salève, samedi, alors qu'il faisait beau et chaud. On a fait un petit pique-nique au sommet, où des parapentistes sillonnaient le ciel par dizaines.


 La montée

 La traversée d'une grotte.

 Il ne faut pas avoir le vertige: immense falaise des deux côtés.

Photo de groupe.

Le Salève / Genève en arrière-plan.

[rajout] L'article Wikipedia m'apprend qu'on réfère à cette montagne, et même spécifiquement à ce pic rocheux (dernière photo) dans l'histoire de Frankeinstein de Mary Shelley, alors que le monstre prend la fuite sur le Salève:

« It was echoed from Saleve, the Juras, and the Alps of Savoy; vivid flashes of lightning dazzled my eyes, illuminating the lake, making it appear like a vast sheet of fire; then for an instant everything seemed of a pitchy darkness, until the eye recovered itself from the preceding flash. »
« I thought of pursuing the devil; but it would have been in vain, for another flash discovered him to me hanging among the rocks of the nearly perpendicular ascent of Mont. Saleve, a hill that bounds Plainpalais on the south. »
« Who could arrest a creature capable of scaling the overhanging sides of Mont Saleve? »

25 mars 2011

À mon gouvernement regretté...

Voilà, c'est fait. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper (au niveau fédéral) vient de tomber, suite à une motion d'outrage au parlement (rien que ça!) présentée contre lui. On lui reproche d'avoir "refusé de lui [le parlement, composé des élus] fournir le détail des coûts de certaines de ses politiques, dont ses nombreux projets de loi en matière de justice criminelle". L'article rajoute "Le premier ministre Stephen Harper doit se rendre à la résidence du gouverneur général, samedi matin, pour déclencher des élections générales".

Ah, right, le Canada est une monarchie constitutionnelle.

Logiquement, donc, les élections sont déclenchées par [Son Excellence] le gouverneur général du Canada, représentant de la Reine du Canada (Elisabeth the second), ou de son titre canadien officiel: « Elizabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi ». Jusqu'ici, par la grâce de Dieu, elle a assez bien défendu ma foi, j'en convient. Tout est dans son profond regard immortalisé sur les billet de vingt dollars. Parce qu'au Canada, on ne rigole pas avec Dieu - qui existe, constitutionnellement parlant : « Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit » [Préambule de la CDL - loi constitutionnelle de 1982].

La notion de suprématie de Dieu (contradictoire à l'article 2 de cette même charte, qui protège la liberté de conscience et par extension le droit à l'athéisme t.q. défini dans l'arrêt R. c. Morgentaler en 1988) est une des nombreuses raisons qui me font vomir tant aimer cette constitution. Écrite le 1er juillet 1867 par le parlement de Londres et sous appellation Acte de l'Amérique du Nord Britannique (AANB), aussi appelée constitution de la confédération canadienne (NB: techniquement parlant, le Canada n'est pas, ni n'a jamais été, une confédération), on la fête chaque année au Québec avec force mais indifférence en déménageant.

***

Je m'écarte; bref, je vais aller lundi m'inscrire pour aller voter. Mais je ne vous dirai pas pour qui, préférant garder le secret jusque dans ma tombe!

***

C'est une blague. J'ai la ferme intention de voter pour le Bloc.



23 mars 2011

Prix Garantie VS M-Budget

Étant obligé par mes restrictions budgétaires et par le bon sens commun d'opter systématiquement pour les produits sans marque - ou plutôt de marques maisons - j'ai pensé écrire un peu sur le sujet. On est ce que l'on mange, n'est-ce pas?

De leur correcte appellation les "marques de distributeurs", ou MDD, se comptent au nombre de deux en Suisse: Prix Garantie (Coop) et M-Budget (Migros). Leur apparition ne date que de quelques années et est la conséquence directe de l'avènement dans les années 2000 de la maigre compétition que représente les "maxidiscounts" Lidl et Aldi (comme mentionné dans mon précédent article, il y a très peu d'enseignes de grande distribution en Suisse). Leurs noms, slogans, logos et autres détails de marketing sont spécialement conçus pour tuer dans l'oeuf tout doute sur leur appartenance à la gamme des sous-produits.

Alors que le rose fluo monochrome pour Prix Garantie semble intangiblement pasticher les années quatre-vingts, je reste sans mot devant le design de M-Budget qui consiste au nom Migros écrit des milliers de fois en diagonale sur un font vert (voir photo). Le design kitch de M-Budget est d'ailleurs devenu la coqueluche des adolescents bourgeois des milieux alternatifs/hipsters qui par dérision achètent ces produits, qui, soit dit en passant, ne se limitent pas aux produits alimentaires et vont du vélo au téléphone cellulaire  en passant par la carte de crédit.


J'attire votre attention sur la canette 5dl de bière Prix Garantie (droite), que l'on peut retrouver au prix de 50c dans tous les bons supermarchés Coop, et qui n'affiche qu'une seule description en quatre langues: Bière normale. Autant de franchise me laisse dubitatif, moi qui suis habitué aux tromperies habituellement utilisées par ce genre de produits, comme les qualificatifs "original", "premium" ou encore "classique" associés à tord à tous ces articles objectivement normaux. Bière normale: j'imagine que la marque s'adresse directement au cerveau reptilien par ce stratagème, délaissant tout message subliminal pour ne garder que le perceptible; bière / pas cher / si vous ne voulez pas avoir l'air de celui qui ne boit que pour se saouler, achetez quelque chose d'autre.

21 mars 2011

Nyon

Hier on a eu droit à un petit peu de soleil, j'en ai profité pour faire un peu de vélo au bord du lac. Je me suis rendu jusqu'à Nyon, à 25 km environ en suivant la rive nord du Lac. Un collègue néo-zélandais m'a prêté son super vélo de route, très léger et équipé de cale-pied. La principale difficulté a consisté à apprivoiser la conduite d'un vélo provenant d'un de ce pays où l'on conduit à gauche est que les freins sont inversés (main gauche pour frein arrière) tout comme les vitesses.




19 mars 2011

Evian

Kadhafi - Vous avez vu, la France qui a attaqué la Libye aujourd'hui? J'hésite encore - est-ce que je lâche l'uni pour aller de l'autre côté de la frontière m'enrôler dans la légion étrangère pour aller combattre Kadhafi?

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Pour mes compatriotes de l'UQAM qui ont eu Éric Boulanger en RI: il passera demain à Tout le monde en parle pour parle pour parler du séisme au Japon. Dommage de manquer ça.

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Aujourd'hui je suis allé à Evian-les-Bains, en France, ville célèbre pour l'entreprise d'eau embouteillée qui porte son nom. C'est tout près de Genève à environ une heure de route en suivant le lac Léman. C'est très bien, nous sommes monté dans les collines qui offrent une belle vue sur Lausanne, qui était ensoleillée alors que c'était très gris et pluvieux de ce côté du lac.





16 mars 2011

L'alimentation en Suisse

S'alimenter, en Suisse, ça coûte assez cher. Si certains articles sont environ le même prix ou un peu moins cher ici qu'au Québec (certains fromages, la bière et l'alcool en général), la majorité des produits de base (fruits/légumes, oeufs, viande, pain, etc.) est pas mal plus cher. Chose certaine, la quasi-totalité des produits coûtent plus cher en Suisse que dans les pays voisins. Certains diront que c'est la "qualité suisse", mais entre vous et moi les produits "no-names" goûtent pas mal la même affaire qu'ailleurs (on y décèle le subtil arôme qu'ont en commun les produits Sélection mérite, Choix du président, Noname et autres marques maison: le goût de la nourriture cheap).

Pourquoi?

D'abord, la Suisse ne fait pas partie de l'Union européenne (v. mon article à ce sujet) et n'est donc pas assujettie à la libéralisation de son marché agricole tel qu'inclus dans le traité Rome de 1957 qui instituait dans la nouvelle Union européenne le seul marché agricole commun du monde. Les produits industriels, eux, privilégient d'un libre-échange avec l'Union européenne depuis 1972, et la libéralisation des marchés agricoles (Suisse-UE) est en discussion depuis 2008. Entre temps, seuls les produits agricoles importés se voient taxés d'un droit de douane, qui a pour conséquence d'encourager les producteurs locaux mais du coup de faire globalement monter les prix de l'alimentation, comme le rappelle l'OMC.

Aussi, et je dirais surtout, il me semble qu'il y a très peu d'enseignes dans la grande distribution ici. Et celles qu'on trouve sont multifonctionnelles:

Migros, c'est la plus grande chaîne de supermarchés de Suisse apparemment. On la voit partout. Ce qui est surprenant, c'est que c'est aussi une chaîne de restaurants, des stations services, une banque, une compagnie de voyage (Hotelplan), un magazine hebdomadaire, deux écoles privées (École-club Migros et l'école de langue Eurocentres), une compagnie d'assurance et des parcs d'attraction (Säntispark et Vitam'parc). Aussi elle possède certains ses "concurrents" Denner et Globus.

Fait étrange sur Denner, l'une des enseignes les moins chères: j'ai constaté que dans certains magasins il n'y avait ni fruits ni légumes. Sauf en cannes. Pas génial pour les repas équilibrés ne faire son épicerie que là bas...

Ensuite il y a l'autre. Coop (prononcer: cop et non co-op). Elle est apparemment un peu plus chère et un peu mieux, mais j'ai pas trop vu la différence. Peut-être de la plus belle céramique. Bref. Encore une fois cette entreprise est généraliste en bébelles: Restaurants, magasins d'électroniques (Interdiscount et Fust), quincailleries, parfumeries (Import), trois hôtels, etc.

Pour le reste, il n'y a que des petites chaînes comme les allemandes Lidl et Aldi. C'est des des "maxidiscount" (prononcer avec un accent français). Y faire nos courses nous plonge dans l'ambiance d'un Rona, en moins propre. J'y vais quand j'ai envie de tester ma tolérance aux produits abordables mais louches... l'éternel dilemme.

14 mars 2011

Lois en Suisse

J'ai réuni ici quelques lois et règlements suisses qui m'ont d'abord étonnés. Je me suis rendu compte qu'il y a assez peu de documentation sur Internet à ce sujet, alors j'ai essayé de me limiter à ceux dont je trouvais des sources moindrement crédibles.
  • Le suicide assisté est légal et pratiqué;
  • Les autorités peuvent contrôler l'identité des gens sans raison. Nouveauté: depuis l'entrée dans l'espace Schengen, les garde-frontières peuvent contrôler l'identité des personnes n'importe où (pas nécessairement à la frontière);
  • Il est interdit de construire de nouveaux minarets aux mosquées depuis maintenant deux ans;
  • La prostitution est légale, comme dans plusieurs pays européens;
  • La nudité en public est permise. Les naturistes avancent que son interdiction serait contraire à la constitution;
  • Garder son arme à la maison est permis (et même encouragé selon le principe de milice), alors les munitions doivent théoriquement se trouver à l'arsenal  - précaution qui ne serait qu'à demi respectée;
  • Pas mal de choses sont interdites le dimanche, dont travaillerlaver sa voiture ou couper le gazon;
  • Pour ceux qui se souviennent de mon article sur les abris antiatomiques, et bien depuis cette semaine (9 mars) il n'est plus obligatoire pour les particuliers de se doter de cette installation;
  • Il n'y a pas d'assurance maladie publique en Suisse, mais chaque citoyen ou étranger a l'obligation de contracter une assurance maladie/accident privée. Le prix de l'assurance minimale disponible (celle qui comporte la plus grosse franchise)? Dans les 250-300 CHF/mois;
  • C'est la dernière année où les vélos ont l'obligation de s'immatriculer par le biais d'une vignette, qui servait jusqu'ici d'assurance-responsabilité pour les dommages pouvant potentiellement résulter d'un accident cycliste. Elle sera remplacée en 2012 par une assurance privée que devra contracter le cycliste (une autre!);
  • Alcool: la vente cidre, vin et bière aux plus de 16 ans est permise, alors que les spiritueux et alcools forts sont réservés aux 18 ans et plus. Fait étrange, certains commerçants vont encore plus loin que la loi et ne vendent pas de bière-vin aux moins de 18 ans;
  • Alcool, suite: la vente d'alcool est interdite entre 21h et 7h dans le canton de Genève (ce qui génère une très grande frustration qui se combine à celle des heures d'ouverture restreintes des supermarchés - fermés à partir de 19h la semaine, 18h le samedi et fermé le dimanche). Ceux qui n'ont pas de grandes aptitudes en logistique/prévision doivent apprendre à connaître le dépanneur du coin (et ses prix).
J'ai aussi entendu parler d'autres règlements insolites dont je ne peux donner de référence, s'agissant peut-être de légendes urbaines.... Faites-moi signe si vous trouvez une source sur un de ces sujets qui circulent sur Internet...

- L'interdiction d'étendre son linge à sécher le dimanche;
- L'obligation d'avoir sur soi en permanence 10 CHF lorsqu'on circule dans la rue;
- Interdiction de tirer la chasse d'eau après 22h (?)...

12 mars 2011

Ski de fond

Hier j'ai été faire un petit tour de ski de fond dans le Juras avec des amis suisses. Ce qui se profilait pour être une petite balade tranquille de quinze kilomètres s'est avéré être un défi physique éprouvant à cause de ma décision spontanée d'essayer le ski de fond skating (comme on dit ici) et de la piètre condition des pistes à cause de la chaleur. À l'aire de départ, on était dans la flotte, skiant sur un lac profond de cinq centimètres. Assez défavorable. En montant (et croyez-moi, ça a monté), c'était mieux; par endroits la neige était lourde et mouilleuse, alors qu'à d'autres elle était bien gelée, voire trop dure. Les descentes était mémorablement épeurantes. La vue était splendide par contre, tant dans les pistes que sur la route.

J'ai essayé le chocolat militaire, cette barre de chocolat protéinée qui n'est distribuée que dans l'armée et qui te donne le petit boost quand tu manque d'énergie.

Le Mont Blanc et moi. Il faisait vraiment chaud, on skiait en manches courtes.

Au sommet 1 de 2.

Au sommet 2 de 2.

10 mars 2011

Montreux

Retour sur ma fin de semaine 2 de 2

Entre Lausanne et Montreux, j'avais les quatre notes de Smoke on the Water, de Deep Purple, resté coincées dans ma tête inconfortablement longtemps.

"We all came out to Montreux
On the lake Geneva shoreline
To make records with a mobile
We didnt have much time
Frank Zappa and the mothers
Were at the best place around
But some stupid with a flare gun
Burned the place to the ground
Smoke on the water, fire in the sky"

Montreux, c'est le célèbre festival de Jazz qui a inspiré cette chanson alors qu'un incendie a détruit le casino pendant le spectacle de Frank Zappa. Il y avait de la fumée sur l'eau. Ça devait être cool. C'est du moins la version que retient Wikipedia, parce que j'ai entendu sur place de nombreuses versions de cette histoire - Wikipedia recense les histoires de pêche les plus communément admises, c'est bien connu.

Cela dit, Montreux c'est la Floride. Palmiers, casinos, voitures de luxes, vieux hommes atteints d'embonpoint qui fréquentent les casinos, etc. Avec moins de cinq francs en poche, tout sale après avoir fait du vélo, j'étais l'intrus de cette ville. Quand j'ai commandé un café, on m'a demandé de payer avant.

***
Juste avant Montreux, j'ai fait un arrêt à Vevey, ville assez sympathique où j'ai trouvé un commerce ouvert le dimanche (en Suisse c'est plus rare qu'un anglophone à Québec). J'ai donc déjeuné. Le plus gros building de cette ville (en fait, le seul) est le siège social de la compagnie Nestlé.

Vevey : pour les gens ayant très peu le sens de l'observation, des panneaux indiquent la direction du seul édifice la ville.


Montreux, sur la rue des casinos et des hôtels plaqués or.

On dirait que Montreux vit pour le festival de Jazz, comme Cannes pour le festival de films.

Statue de Freddie Mercury, du groupe Queen, qui s'est établi à Montreux.

Sans raison apparente, on a reproduit dans ce parc une scène toute canadienne (appréciez les orignaux, l’écureuil, le tipi et une statue intitulée La Faunesse qui semble être moins cheap que le reste). Rien ne me fait aussi chaud au coeur que de voir tant de stéréotypes réunis. J'ai pu faire le plein de Canada avant de repartir pour Lausanne.

8 mars 2011

Lausanne

Retour sur ma fin de semaine 1 de 2

Lausanne est la première ville pure-suisse que je visite, Genève n'étant (parait-il) qu'à demi-suisse. J'ai vraiment adoré. La cité est construite sur trois colline et au confluent de quatre rivières, dont deux sont ensevelies aujourd'hui: le Flon et la Louve (qui sont devenues, et oui, des boulevards). Première constatation: à Lausanne, on monte et on descend des côtes, et pas les moindres, peu importe notre destination; on est carrément toujours en train de monter ou de descendre. Cette ville est la capitale du canton de Vaud et sa région métropolitaine regroupe environ 50% de la population de ce canton. Capitale du Comité international olympique (CIO), on peut y visiter le musée des Jeux olympiques à Ouchy (encore faut-il aimer les JO). Contrairement à Genève, cette ville possède un métro, et qui plus est assez moderne (sans conducteur), partiellement sous-terrain mais surtout aérien.

Lausanne, ville aux multiples niveaux. Il n'est pas rare de voir des ascenseurs en pleine rue qui mènent au métro, puis, plus bas, à un autre niveau de rue. Sur la photo, on voir une passerelle qui relie deux collines et qui surplombe l'avenue qui fût la rivière Flon à une autre époque.

Rue. Gens.

Les autobus ont des remorques! Je suis par contre resté sur ma faim quand j'y suis monté, il n'y avait rien de bien spécial.

Lausanne, en plein jour de marché.

La cathédrale de Lausanne. On dit que c'est un des plus beaux ouvrages gothiques de Suisse. Je suis toujours surpris de voir de tels bâtiments aussi bien conservés, car contrairement à la majorité des pays européens, la Suisse n'a pas été démolie par la seconde guerre mondiale. La vue de la place n'était pas mal.

La place du château. Vide. Les bâtiments de cette place (sauf la château) abritent encore le siège du gouvernement vaudois.

La place de la Palud, plus spécifiquement l'hôtel de ville. Mozart y a donné deux concerts en 1766. Au milieu de la place (non visible) il y a une fontaine assez célèbre qui représente les pouvoirs publics soumis à la justice. Une horloge surplombe la place et donne droit à un spectacle assez kitch à toutes les heures.

Place de la Palud, suite.

Ouchy. Le bord de l'eau et la château d'Ouchy. À trois stations de métro du centre-ville.

Le parc du musée olympique est paradoxalement équipé d'un escalier roulant pour éviter tout effort physique pendant sa promenade. Le sportif de salon y trouvera son paradis.

Une station du métro de Lausanne. Observez la très importante inclinaison du quai: les stations de métro (comme tout le reste, dans le fond) sont construites en plein dans la pente.

***

Ce soir je vais au festival international du film sur les droits humains de Genève (FIFDH).

6 mars 2011

Tour de vélo

Étant donné le prix fort élevé des trains suisses, j'ai décidé de me rendre à Lausanne en vélo. Un petit périple de 60 kilomètres (selon google) et 65 kilomètres selon la pancarte routière. Un tel écart a causé une grande dissonance cognitive en moi qui croyait les deux sources à l'abri de toute inexactitude. Le chemin, prévu plat, s'est avéré être plus dur que prévu, notamment dû au fait que les vingt derniers kilomètres sont en faut-plat montant. En effet, Lausanne n'est pas construite au bord du lac, mais dans les hauteurs! C'est la commune libre de Ouchy (avec un nom pareil on sent la frustration des gens qui, trop souvent, ont vu associer leur ville à Lausanne par les touristes, sans doute du fait qu'elle se trouve à un jet de pierre de celle-ci, principale ville du canton de Vaud). D'ailleurs, Lausanne a un métro, qui a été construit en 1877 spécifiquement pour relier le centre ville au lac (donc à Ouchy). Le lendemain (aujourd'hui), j'ai fait un petit aller-retour à Montreux, 50 km, pour ensuite revenir de Lausanne en train, bien tanné du vélo (env. 113 km en tout). Deux facteurs non liés entre eux ont rendu ma fin de semaine assez spéciale. D'abord, mon cellulaire m'a lâché dès le début et je me suis retrouvé sans moyen de savoir l'heure; ensuite, la température. Toute la fin de semaine, un épais brouillard qui s'épurait en après midi recouvrait tout: le lac (on ne pouvait distinguer où commençait le lac et où finissait le ciel), les villes, les kilomètres de route entre les vignobles bien campés sur la falaise et le lac qui crachait une petite brise froide. J'ai rapidement perdu toute notion du temps, progressant sur une route dont on ne voyait ni trop loin derrière, ni trop loin devant. S'y défilait nombre de châteaux, manoirs jonché sur les falaises et villages européens clichés. Ça n'a pas fait les meilleures photos du siècle par contre.


 Un manoir, perché en haut d'un vignoble.

 Côté lac.

Pancarte drôle 1 de 2 : le signe dit: attention (ou priorité à?) à la manifestation. Wow. En interprétant le fait que le signal n'était pas en fonction, j'ai conclu que le climat politique était présentement stable. Je suis resté à l'affût, cependant.


Pancarte drôle 2 de 2 : j'ai fait un pause, autour de la mi-chemin, vraiment au milieu de nul part, et particulièrement loin d'une habitation humaine. Sur le panneau on peut lire "nudisme interdit", et entre les lignes: "c'est pas parce qu'on ne te vois pas que tu as le droit de te déshabiller".

Montreux et ses palmiers (notez le brouillard ambiant du dimanche matin).

Entre Lausanne et Montreux, ça ressemblait à ça. Je me faisait dépasser, parfois à toute vitesse, par des cyclistes "vétérans" - on les reconnais aux cheveux grisonnants. Il me manquait le petit kit commandité, un vélo de route, un casque ou ne serais-ce que mes lunettes de soleil pour moins détonner parmi la bande.

4 mars 2011

Vie quotidienne

Ça fait maintenant plus d'un mois que je suis parti, presque assez pour avoir oublié l'hiver. J'ai déjà réserver mes billets pour les vacances de mi-session (il paraît que c'est comme ça qu'on reconnaît les étudiants en échange). Au menu: Nord de l'Angleterre, Écosse et Espagne. Pour l'instant les cours ont l'air très intéressants, d'un niveau très comparable au Québec à première vue. Je vais surement pouvoir approfondir la comparaison plus tard dans le semestre... Pour l'instant ce que je remarque comme différence c'est les lectures (il y en a moins) et le nombre d'évaluation (classiquement une seule qui vaut 100% à la fin de la session). Ah oui, on est évalué sur six - quatre étant la note de passage. Un cours qui vaut ici six crédits en vaut trois au Québec, et représente habituellement quatre heures de cours. Vu que je n'ai que 24 crédits (12 québécois), mon horaire n'est pas trop chargé pour l'instant. Je vais en profiter pour me promener un peu. D'ailleurs je vais peut-être faire une petite incursion dans le pays suisse demain, la météo a l'air pas pire.

***

Quelques photos supplémentaires que je vient de récupérer de notre excursion de la semaine dernière, à Montreux et au Château de Chillon:





3 mars 2011

Kadhafi

Kadhafi. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est rendu moins cool de l'aimer que ce ne l'était en 2007. Ici, en Suisse, la crise Libyenne en perçue d'un autre oeil, d'une manière disons plus personnelle. En effet, la Suisse haïssait Kadhafi bien avant tout le monde!

Tout commença le 15 juillet 2008, alors que Hannibal Kadhafi (le fils) s'est fait arrêté à l'Hôtel Président Wilson de Genève pour "lésions corporelles simples, menaces et contraintes" envers ses domestiques. Une nuit en prison et 500 000 CHF plus tard, la crise diplomatique était sur les rails. Dit autrement, "on a infligé une grande blessure à la famille Kadhafi", ce qui a justifié une série de mesures loufoques visant à "faire chier" les Suisses. On retire les capitaux libyen des banques suisses, les livraisons de pétrole sont interrompues, la compagnie Swissair ne se pose plus à Tripoli, quelques ressortissants suisses sont arrêtés en Libye...

Kadhafi était en maudit. Comme si on ne peut plus battre nos domestiques où que l'on soit (...où va ce monde). Logiquement, il a appelé à la guerre sainte contre la Suisse, et n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il parle de sa haine pour ce pays:

- « Tout musulman n'importe où dans le monde qui travaille avec la Suisse est un apostat, est contre Mahomet, Dieu et le Coran »
- « Combattons la Suisse, le sionisme et l'agression étrangère [...] infidèle, obscène, qui détruit les mosquées »
- « Les musulmans doivent aller dans tous les aéroports du monde islamique et empêcher l'atterrissage de tous les avions suisses, dans tous les ports et empêcher les bateaux suisses de jeter l'ancre [NDLR: la Suisse n'a pas d'accès à la mer], inspecter toutes les boutiques et les marchés pour mettre un terme à la vente de produits suisses »

Aussi, Kadhafi a officiellement demandé à l'ONU (profitant de la présidence de son pays à l'assemblée générale, en 2009) de démanteler la Suisse, en rattachant à l'Allemagne, la France et l'Italie les différentes sections linguistiques suisses correspondantes. Malheureusement pour lui, la charte de l'ONU proscrit ce genre de demande.

Curieusement, tous les musulmans du monde n'ont pas suivi son judicieux appel aux armes, et jusqu'ici le jihad souhaité par Kadhafi n'a eu aucune répercussion répertoriée. Par ailleurs, la Suisse ayant suspendu les demandes de visa libyennes, les ressortissants de ce pays se sont vu interdire tout l'espace Schengen (conformément aux accords de Schengen). Mais la crise s'est installée en Europe alors que la Suisse n'a pas eu l'appui escompté de l'Italie et de la France, qui trouvaient que c'était de trop grosses sanctions contre la Libye (il n'ont que fait un petit appel à la guerre sainte, c'est pas la fin du monde quoi). Cela a pas mal choqué les Suisses étant donné l'évidence absolue qu'on avait affaire avec un pays dont la politique étrangère était dictée par un despote désaxé. Ils rient dans leur barbe aujourd'hui, maintenant que ce n'est plus trop bien vu de soutenir le régime libyen.

Donc voilà. Les Suisses, Kadhafi, ils le connaissent bien.


1 mars 2011

La Suisse et l'Europe


La Suisse est résolument un pays à part. D'abord, elle possède sa propre monnaie, le Franc suisse, dont la valeur est très approximativement celle du dollar canadien. En effet, les Suisses ont rejeté par référendum en 1992 à 50,3% de faire partie de l'Espace économique européen (EEE). Ce pays ne fait d'ailleurs pas partie de l'Union européenne (UE), ce qui est à première vu assez curieux étant donné sa position géographique comme en témoigne la carte ci-haut. Ce pays ne fait pas non plus partie de l'OTAN, ce qui serait je crois assez incompatible avec sa politique de neutralité. Par contre le pays fait partie de l'espace Schengen (depuis 2008 - l'un des seuls pays non-membre de l'UE qui fait partie de cet accord avec l'Islande et le Norvège) qui garantie la libre circulation des personnes en contrepartie d'une politique commune de renforcement des frontières extérieures et de diverses mesures de coopération policière.

La localisation assez particulière du canton de Genève - véritable péninsule helvétique encastrée dans la France - fait en sorte que cette région partage 100 kilomètres de frontières avec Sarkozy et seulement quatre avec leurs compatriotes du canton voisin (canton de Vaud). En fait, si on prend aléatoirement un bus à Genève et qu'on y voyage jusqu'au terminus on a de bonne chance que ledit terminus soit situé à la frontière française (où même carrément en France). Étant donné le prix élevé des aliments, surtout la viande, les étudiants qui habitent ici ont l'habitude d'aller faire leurs courses chez Carrefour, en France. 20 minutes de transport en échange de la dignité de ne pas s'être fait arnaquer par les supermarchés locaux, j'appelle ça un bon deal. Je me sens donc assez chanceux de vivre cette belle époque - le avant-2008 étant la laide époque - dans laquelle on peut passer la frontière franco-suisse à loisir tout en ayant oublié nos passeports sur la table de chevet (fait vécu ici).